Rotavirus : la cause la plus courante de la gastro-entérite

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Le rotavirus est la cause la plus courante de la gastro-entérite, qui est une infection du tube digestif très fréquente et qui survient souvent par épidémies. On estime par exemple que chaque enfant présente au moins une infection de ce type chaque année.

Causes des infections à rotavirus

Les gastro-entérites d'origine bactérienne sont dans l'immense majorité des cas d'intoxications alimentaires, isolées ou en petit foyer (famille, restaurant scolaire).

Les gastroentérites épidémiques sont presque toujours d'origine virale. Plus de 100 virus responsables de gastro-entérite sont connus, dont beaucoup appartiennent à 5 familles :

  • les rotavirus, souvent en cause chez les jeunes enfants (125 millions de cas sont recensés dans le monde chaque année) ;
  • les norovirus, plus fréquents chez l'adulte ;
  • les entérovirus ;
  • les calcivirus ;
  • les adénovirus.

La transmission de ces virus se fait par le contact direct, les mains sales, l'eau et les aliments lavés avec une eau souillée.

Les épidémies surviennent toute l'année, avec des pics plus fréquents début janvier, en début d'été et en automne, en même temps que les épidémies de bronchiolite et les premiers cas de grippe.

Contrairement à une rumeur tenace, les huîtres et coquillages consommés en fin d'année ne sont en rien responsables des épidémies hivernales.

La diarrhée du voyageur (tourista) peut être due à une bactérie, un petit parasite ou à un virus.

Symptômes des infections à rotavirus

Les symptômes d'une infection à rotavirus sont d'abord digestifs :

  • des nausées et des vomissements ;
  • des douleurs abdominales diffuses ;
  • une diarrhée très liquide, parfois un peu retardée par rapport aux nausées.

Les autres signes, peu spécifiques, sont une fièvre modérée autour de 38 °C et la fatigue. Par ailleurs, les crises d'épilepsie sont le symptôme extra-intestinal le plus souvent associé aux infections à rotavirus : elles surviennent chez 4 à 8 % des patients.

Aucun examen de laboratoire n'est utile en cas de gastro-entérite épidémique.

Rotavirus : évolution

Habituellement, une infection à rotavirus guérit spontanément en 2 à 4 jours, avec une convalescence un peu plus longue chez les personnes fragilisées par l'âge ou la maladie.

La principale complication de la gastro-entérite, surtout chez le nourrisson et le jeune enfant, est la déshydratation repérable par :

  • une perte de poids du bébé ;
  • la sécheresse de la langue et de la bouche ;
  • des urines moins abondantes ;
  • un enfoncement des yeux ;
  • un creusement de la fontanelle chez le petit nourrisson ;
  • une apathie ou une irritabilité anormale ;
  • une persistance du pli cutané après un pincement de la peau.

Traitement des infections à rotavirus et autres gastros

La diarrhée est elle-même le meilleur traitement de la gastro-entérite : chaque selle élimine des milliards de germes. Mieux vaut respecter cette défense naturelle que tenter de la supprimer avec des médicaments.

La grande majorité des gastro-entérites épidémiques ne nécessitent aucun traitement spécifique en absence de déshydratation. Il suffit en général de :

  • laisser le malade se reposer ;
  • mettre son tube digestif au repos en ne lui proposant que des aliments très digestes : bouillons, soupes, purées, riz, yaourts, compotes, desserts gélifiés :
    • la soupe de carottes est très souvent conseillée chez le nourrisson en remplacement du lait pendant un ou deux jours,
    • le riz blanc bien cuit et les desserts gélifiés au chocolat sont des anti-diarrhéiques naturels ;
  • le faire boire très régulièrement de l'eau un peu sucrée et salée.

Bon à savoir : évitez les sodas contenant de la caféine (qui accélère le transit intestinal) et des bulles, ainsi que les jus de fruits acides (agrumes).

Les solutions de réhydratation

Vous pouvez préparer une solution de réhydratation en mélangeant une cuillère à café de sel et deux cuillères à soupe de sucre en poudre dans un litre d'eau, ou en ajoutant un sachet pour SRO (solution de réhydratation orale) acheté en pharmacie et préparé avec la quantité d'eau indiquée, le plus souvent un biberon de 200 ml.

Faites boire l'enfant par petites quantités, quelques gorgées ou un petit verre, toutes les 20 minutes pour éviter ou corriger une déshydratation débutante.

Bon à savoir : en associant des probiotiques (notamment les souches Saccharomyces boulardii CNCM I-745 et Lactobacillus rhamnosus GG) aux solutés de réhydratation, il est possible de réduire la durée et l'intensité des symptômes des gastro-entérites.

Les médicaments

Si les symptômes sont très gênants, vous pouvez utiliser, aux doses adaptées selon le poids :

  • un anti-vomitif type dompéridone (Motilium®, Peridys® et Oroperidys® sur ordonnance) ou métopimazine (Vogalène® sans ordonnance), dont l'efficacité reste faible sur les nausées et vomissements et dont les effets indésirables sont des troubles du rythme cardiaque et des morts subites (leur prescription n'est à envisager « que si la prescription d'un antiémétique apparaît indispensable, c’est-à-dire uniquement en cas de vomissements ayant à court terme des complications graves ou très gênantes », précise la Haute Autorité de Santé) ;
  • un anti-sécrétoire intestinal type racécadotril (Tiorfan®, sur ordonnance) qui diminue le volume d'eau dans les selles ;
  • un absorbeur intestinal comme du charbon activé ou une argile, la diosmectite (néanmoins, dans un point d'information, l'ANSM demande de ne plus utiliser les antidiarrhéiques à base d'argiles extraites du sol, comme le Smecta® - diosmeticte justement - ou le Bedelix® chez l'enfant de moins de 2 ans, et ce « en raison de la possible présence d'infime quantité de plomb, même si le traitement est de courte durée »).

Sauf cas particulier (voyage urgent par exemple), les inhibiteurs de motricité intestinale tel le lopéramide sont déconseillés par la majorité des médecins, car ils freinent l'élimination naturelle des virus ou des bactéries.

À noter : l’azithromycine est désormais le traitement de première intention dans le cadre des diarrhées du voyageur ou tourista (source : Communiqué du Haut Conseil de la Santé publique, 28 juin 2023).

Prévention du rotavirus

Les cas isolés ou familiaux de gastro-entérite sont moins fréquents quand on respecte toutes les règles d'hygiène alimentaire et de conservation des aliments.

Il est plus difficile d'éviter les gastro-entérites épidémiques. Deux attitudes peuvent limiter le risque :

  • se laver les mains au savon ou avec un gel hydro-alcoolique plusieurs fois par jour notamment au retour à la maison après le travail ou les courses, avant la préparation des repas ou après avoir touché un nourrisson malade ;
  • vacciner le nourrisson contre le rotavirus (vaccin disponible depuis 2006), ce qui n'évite pas les autres causes de gastro-entérite, mais protège le bébé contre la plus fréquente et prévient les formes graves.

Cette vaccination avait été suspendue en 2015 en France après la survenue d’effets indésirables graves à type d’invagination intestinale aiguë. Néanmoins, le nouveau calendrier vaccinal 2023 élaboré par le ministère de la Santé reprend les avis que la HAS a émis dans ce domaine au cours de l’année passée. Il recommande désormais de vacciner tous les nourrissons de 6 semaines à 6 mois. Le schéma vaccinal est de deux doses à 2 et 3 mois de vie pour Rotarix®, et trois doses à 2, 3 et 4 mois de vie avec RotaTeq®, le schéma vaccinal devant être réalisé complètement avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix® et 8 mois pour RotaTeq®).

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