Deux laboratoires ont mis au point un vaccin contre le rotavirus, l'un des principaux virus responsables de la gastro-entérite. Toutefois, ce vaccin contre la gastro n'est efficace que sur la moitié des épidémies et présente des contre-indications, voire des risques.
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Le vaccin contre la gastro, en bref
Un vaccin contre les rotavirus (principaux responsables de l’épidémie hivernale) est disponible depuis 2006. Il est recommandé en France depuis peu par le Haut Comité de la santé publique. Ce vaccin :
- est administré sous forme liquide par voie orale ;
- est recommandé chez le nourrisson dès l’âge de six semaines.
Les deux vaccins contre le rotavirus actuellement disponibles en France sont le Rotarix® (GSK) et le RotaTeq® (MSD).
Efficacité du vaccin contre la gastro
L’efficacité du vaccin contre les rotavirus est en moyenne de 95 %, mais elle est nulle contre les autres virus intestinaux : elle ne protège au mieux que lors d'une épidémie sur deux. Ce sont donc à peu près la moitié des gastro-entérites virales de l’enfant qui sont évitées. Il n’existe pas de vaccin contre tous les autres virus responsables de gastro-entérite.
Pour autant, la nouvelle analyse de la HAS (2022) rapporte une « très bonne efficacité » de ces deux vaccins, avec l’attribution d’un service médical rendu important.
Selon une méta-analyse, cette vaccination aurait également permis de diminuer significativement le nombre d'hospitalisations pour crises d’épilepsie chez les enfants (l'épilepsie étant le symptôme extra-intestinal le plus souvent associé aux infections à rotavirus).
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Effets secondaires du vaccin contre la gastro
Si l’on prend les chiffres bruts, le vaccin contre les rotavirus provoque :
- une fièvre modérée dans 20 % des cas ;
- une diarrhée légère dans 17 % des cas ;
- un vomissement dans 10 % des cas.
Toutefois, ces effets secondaires sont exactement identiques, en proportion et en sévérité, avec un vaccin placebo (produit inactif sans principes actifs). La responsabilité réelle du vaccin semble donc très faible.
Par ailleurs, il existe un soupçon de responsabilité sur le risque d’invagination intestinale aiguë. Ce risque, assez faible (6 cas sur 100 000), est à mettre en balance avec un nombre élevé d’invaginations évitées, car elles sont favorisées par la gastro-entérite. La récente polémique autour de ce vaccin, suite au décès de deux nourrissons ayant reçu le vaccin a tout de même alerté l'Agence nationale de sécurité du médicament qui appelle à une plus grande vigilance des parents en cas de symptômes anormaux suite à a vaccination.
Dans les faits, la vaccination avait été suspendue en 2015. Néanmoins, dans le calendrier vaccinal 2023, le ministère de la Santé reprend les avis que la HAS a émis au cours de l’année passée et recommande désormais de vacciner tous les nourrissons de 6 semaines à 6 mois (avec deux doses à 2 et 3 mois de vie pour Rotarix®, et trois doses à 2, 3 et 4 mois de vie avec RotaTeq®). « Le strict respect de ce calendrier vaccinal est primordial afin d’assurer la complétude du schéma vaccinal avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix® et 8 mois pour RotaTeq®) », est-il souligné.
Contre-indications au vaccin contre la gastro
Les contre-indications au vaccin contre les rotavirus sont peu nombreuses :
- réaction à une dose antérieure ;
- antécédent d’invagination intestinale aiguë ;
- malformation digestive inopérable ;
- déficit immunitaire.
À noter : l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à différer à un an la vaccination par des vaccins vivants atténués des nouveau-nés dès lors que leur mère a été traitée par infliximab (anti-inflammatoire indiqué chez l’adulte pour le traitement de plusieurs maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou le psoriasis) au cours de la grossesse ou de l’allaitement.
Ces contre-indications doivent être éliminées par le médecin traitant ou le pédiatre avant la prescription du vaccin.
Coût du vaccin
Selon les régions et le vaccin choisi (deux modèles sont disponibles à ce jour), le coût de la vaccination anti-rotavirus reste élevé : de 180 à 230 euros pour les deux ou trois doses nécessaires.
Une prise en charge est désormais possible chez l’enfant de moins de cinq ans.
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